Quels sont vos buts de vie ?
Qu'avez vous envie d'atteindre dans votre vie ?
Certaines personnes, que je qualifierais de "passionnées" nous donnent l'impression qu'elles savent naturellement où elles vont, leurs buts et leurs objectifs sont clairs. J'ai toujours été très admirative de ce type de personnes, précisément car je n'en fais pas partie. Quoi de plus sécurisant que de savoir ce qui nous passionne et de mettre toute son énergie au service de ses passions ?
A l'inverse, je ne me suis jamais sentie suffisamment éprise d'un sujet ou d'une activité pour qu'il constitue mon propre centre de gravité. Pourtant j'aime la musique (pas pas suffisamment pour en faire), les activités manuelles (mais je peins rarement et n'ai pas d'atelier de céramique près de chez moi), l'aménagement et la décoration d'intérieur...mais pas suffisamment les ériger au titre de passions. J'ai donc décidé que j'allais mettre mes propres compétences au service des projets de personnes passionnées, pour les aider à porter leurs projets. Et pendant longtemps, cela m'a en quelques sortes suffi. La question de mes buts de vie ne s'est pas posée, puisque ma vie était déjà remplie de projets, qui bien qu'ils m'intéressaient et m'ont permis d'apprendre de nouvelles compétences, étaient définis par d'autres.
Le monde est-il véritablement constitué de personnes "passionnées" et des autres ?
Ma vision a profondément évolué sur ce point.
Dans son livre Changer d'état d'esprit, Carole Dwek met en avant le concept de growth mindset, que je traduirais comme la perspective selon laquelle nous sommes en constant développement de notre être, et donc capables de choisir le cours des évolutions que nous voulons nous donner à nous mêmes. Cet état d'esprit,Carole l'oppose au fixed mindset, qui symbolise quant à lui une réalité immuable dans laquelle nos serions nés avec des qualités et défauts sur lesquels nous n'aurions que peu de prises.
Si nous sommes en constant développement, nos intérêts et nos passions aussi peuvent évoluer, se révéler, prendre ou perdre de l'ampleur au cours de notre évolution.
Je crois aujourd'hui profondément en cette notion de développement. Nous ne sommes pas les mêmes aujourd'hui qu'il y a un an. Notre environnement (constitué du contexte social et économique de notre pays, nos relations, nos conditions professionnelles et matérielles...) a évolué mais nous-même avons aussi évolué au fil de nos expériences. Tout est en perpétuelle évolution, y compris nous mêmes.
Cela rejoint la théorie du Self en Gestalt, qui nous définit être de façon dynamique : nous sommes un processus en mouvement, notre être est indissociable du contexte dans lequel il évolue, de notre environnement. Un évènement, une relation, une inspiration peuvent nous amener à révéler chez nous de nouvelles passions.
Nous devrions tous, à chaque instant, avoir la possibilité de re-questionner nos choix et nos envies, de choisir telle ou telle direction qui correspond au mieux à notre état intérieur du moment. Selon Perls, considéré comme le père fondateur de la Gestalt, notre santé psychique dépend de notre capacité à être dans la page blanche, à faire abstraction de ce que nous connaissons déjà de nous-mêmes et des autres pour nous demander "Ici et maintenant, qu'est-ce que je veux ? ".
Qui n'a jamais décliné une proposition, au titre qu'il n'apprécie par une activité, pour se rendre compte finalement que cet apriori était dû à une vision erronée ou une mauvaise expérience ?
Au moment où j'écris cet article, je suis moi-même en pleine réflexion sur mes actions et la forme que je souhaite donner à ma vie. Je pense qu'il s'agit d'une réflexion à se re-poser régulièrement. Je ne dis pas que ce que vous avez actuellement ne vous convient pas ou que je détiens la clé pour vous aider à trouver ce que vous devez développer. Simplement d'y prêter attention, de vous écouter.
Le corps est parfois un très bon indicateur de nos besoins. J'ai deux amies qui, lorsqu'elles souffrent d'un désagrément physique ont pris l'habitude de chercher si cela leur indique un problème en elles-mêmes. On appelle cela la symbolique des maux du corps. J'ai souri quand l'une d'elles m'a un jour dit à propos de ma conjonctivite (qu'aucun ophtalmologue n'arrivait à expliquer ni à soigner) "c'est que tu ne veux pas voir la vérité de ta récente rupture en face". Mais, même si cela ne fonctionne pas à tous les coups (ça serait trop beau), ce n'est pas inconcevable.
Quand nous avons faim, notre corps nous le signale ? Quand nous sommes fatigués ou tendus, nous ressentons des tensions ? En cas de stress, nous avons parfois mal au ventre ? Ecoutez votre corps davantage, peut être vous avertira-t-il avant même que vous n'en preniez conscience que vous devez changer certaines choses dans votre environnement ou en vous mêmes pour vous sentir mieux.
Au delà de ces questionnements, inspirez-vous ! Souvent, nos plus grandes réalisations tiennent à peu de choses. Cultivez votre curiosité, allez découvrir des terrains inconnus, sortez de votre zone de confort. Tout les moyens sont bons : écoutez des podcasts, ils constituent une source inestimable de partage de connaissances et de points de vue, admirez des oeuvres d'artistes que vous ne connaissez pas, soyez attentifs aux paroles des chansons que vous aimez...
C'est lorsque nous sommes décentrés que nous avons le plus fort potentiel d'apprentissage sur nous-mêmes.
Ne vous cantonnez pas aux domaines dans lesquels vous savez que vous êtes bons ou que vous appréciez. Ayez l'esprit de découverte.
Vous en sortirez avec une envie d'évoluer encore décuplée.
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