top of page

Etre bien avec soi-même pour être bien avec les autres

C'est une phrase assez commune, qu'on entend souvent de la bouche de ceux qui conseillent un.e ami.e sur sa vie relationnelle. Mais en saisit-on bien toute l'importance ?


"Etre bien avec soi-même" c'est à la fois s'aimer, s'estimer, pouvoir passer du temps seul, être capable de prendre soin de sa santé physique et mentale, mais aussi se connaitre, avoir conscience de ses failles et les accepter... C'est rarement inné, et ça se travaille.

Je me suis souvent dit que j'avais confiance en moi, que je n'avais aucun problème à m'accepter comme je suis. En grande partie c'est vrai. Mais les failles savent bien se cacher, et j'étais dans le déni de mon incapacité à me faire confiance pour avancer seule dans la vie.


Etre avec les autres peut devenir un refuge pour ne pas passer trop de temps face à soi-même. Pourtant, nos peurs et nos blessures finissent toujours par s'exprimer aussi au travers de ces relations :

  • Si tu as peur d'être seul.e sera plus enclin à être dépendant des autres

  • Si c'est perdre ta liberté d'agir qui te terrorise, tu auras du mal à lâcher-prise et faire confiance aux autres sur le fait qu'ils respecteront ton indépendance. A la moindre preuve contraire, tu risques d'avoir envie de les pousser dehors

  • (les livres de Lise Bourdeau, notamment celui sur les 5 blessures, sont assez éclairants pour apprendre à mieux se comprendre soim-même dans l'introspection...)

En gros, quelqu'un qui n'a pas passé suffisamment de temps à se construire des bases solides risque de faire vivre ses déséquilibres a ses relations (qu'ils soient amis, collègues, amoureux.se ).

Le problème c'est que la plupart d'entre nous ne prenons pas ce temps. Parce que ce n'est pas inscrit dans les parcours éducatifs (coucou le ministère de l'enseignement !), ce n'est pas valorisé et c'est encore souvent plutôt stigmatisant d'avouer que l'on a des insécurités ou que l'on parle à quelqu'un (professionnel ou proche), et puis si vous avez un élan de courage et que vous prenez rendez-vous avec un thérapeute, peu importe sa spécialité, vous constaterez vite aussi que c'est très cher.


Les enfants ont des cours d'éducation physiques pour apprendre à entretenir leurs corps, y compris dans les écoles publiques gratuites, mais rien sur la santé mentale. Franchement, il serait temps de prendre autant soin de notre cerveau et de nos émotions que de notre enveloppe extérieure.



Tout d'abord, être bien avec soi ça sert...à être bien tout court


Et rien que ça, ça vaut le coup. Mettons que nous ne soyons pas des animaux sociables, ça vaudrait toujours le coup de se sentir bien dans sa peau sans aucune notion des autres.


Hésiter à manger un gâteau de peur de grossir, c'est encore plus con si le regard des autres n'existe pas (sauf si c'est une question de santé, bien sur). Avoir des crises d'anxiété seul.e dans sa chambre, sans savoir les expliquer (car c'est souvent le cas, les raisons ne sont pas forcément claires ou identifiées) c'est important à traiter en dehors de toute autre problématique relationnelle.



Etre bien avec soi, c'est aussi très important pour nouer des liens sains et solides


Quand on parle de santé mentale, on parle beaucoup de relations toxiques ou abusives. C'est sans doute parce que nous sommes sans cesse en interactions, et que les déséquilibres non-traités des uns peuvent facilement créer de nouveaux déséquilibres chez leurs proches par effet de réaction. Si on me traite mal, je risque de perdre de la confiance en moi ou de développer des troubles que je n'avais pas auparavant.


C'est quoi une relation saine ? On m'a posé la question lors d'une table-ronde qui sera bientôt publiée lors de la journée mondiale contre les violences faites aux femmes (le 25 novembre).

Nous étions plusieurs autour de la table, avec des réponses différentes. Mais on s'entendait tous sur quelques valeurs : le respect, la bienveillance, se sentir valorisé, se sentir libre d'être dans une relation ou de la quitter...


Je fais partie de ceux qui pensent qu'un nombre minimum de séances de psychothérapie devrait être intégralement remboursé par l'assurance maladie pour chaque personne. Pour faire de la prévention, éviter certains dérapages, et repérer les comportements problématiques rapidement.


Le problème, c'est que beaucoup de comportements anormaux sont tabous, on pense que les règles du bien-vivre avec les autres sont connues de tous mêmes si elles sont tacites. Si vous ne dites pas un à enfant où s'arrête sa liberté pour respecter celle de l'autres, il aura du mal à respecter instinctivement cette frontière qui ne lui a pas été apprise. Mettons des mots sur ce qui est sain.



Enfin être bien avec soi, c'est aussi important pour pouvoir aider les autres


Dans mes relations, je fais partie de ceux vers qui l'on se tourne pour écouter, conseiller, encourager mes proches lorsqu'ils rencontrent des difficultés. J'aime prendre soin de autres, mais j'ai pris conscience de l'importance de prendre soin de moi pour pouvoir ensuite mieux aider mes proches.


En 2020, ma mère est tombée assez gravement malade et je ne m'en suis rendue vraiment compte qu'après le premier confinement dû à la crise sanitaire. Mon instinct a été de faire le maximum pour passer du temps avec elle, l'accompagner à des rendez-vous médicaux, tenter de toutes les façons possible de la tirer d'affaire... Au bout d'un an, alors que je vivais aussi beaucoup de stress dans mon travail et faisais face à aux exigences difficiles à tenir de mon ex-conjoint, je faisais toujours de mon mieux pour aider ma mère mais je pleurais de fatigue presque tous les jours. Lorsqu'elle m'appelait pour que je la console, parfois je me mettais en colère ou je m'effondrais.


Ce que je retiens de cette expérience, c'est qu'on ne peut pas correctement aider quelqu'un lorsqu'on a soi-même besoin de prendre soin de soi. Ca risque même d'être contre-productif.

Dans les consignes de sécurité en avion on nous dit bien "Mettez votre propre masque à oxygène avant de mettre celui de vos enfants". C'est un peu pareil : prenez d'abord du temps pour vous avant de prendre soin des autres.


C'est encore plus vrai lorsqu'on souhaite faire de l'accompagnement des autres son métier


Je regarde en ce moment une série qui s'appelle En Thérapie (disponible sur Disney+, et sans doute ailleurs). Elle retrace les séances d'un thérapeute avec ses différents patients, sur un fond de climat post-attentats à Paris. Cette série m'intéresse particulièrement car je suis une formation à la pratique thérapeutique, et en la regardant j'avais envie de découvrir des réalités de relations thérapeute-patient différentes de ma propre expérience personnelle.


Ce qui me marque avant tout, c'est combien le thérapeute doit être stable et bien avec lui-même pour faire office de pilier dans les relations thérapeutiques qui le lient à ses patients. Certain.e.s s'attachent à lui de façon démesurée et il doit continuer à les aider sans basculer dans les propositions intimes qui lui sont faites, certain.e.s autres cherchent avec lui la confrontation voir la dispute pour extérioriser leur colère, d'autres encore ne lui disent pas tout et tentent de manipuler sa vision d'expert... Dans toutes ces situations, sont rôle est d'aider tout en posant un cadre, des limites à ne pas franchir.


Pour ça, il faut un sacré équilibre, et c'est peu de le dire. Je comprends enfin pourquoi les professionnels de la psychothérapie sont encouragés à suivre eux-mêmes une thérapie personnelle.



Je peux me permettre un souhait ? Il serait de voir se développer les actions pour la santé mentale de façon aussi importante que l'est déjà le marché du bien-être physique. Prenons soin autant de notre intérieur que de notre extérieur.














e203ab62-5a88-4874-98cf-14a6ae8d1622.JPG

Bonjour et merci pour votre visite !

Ecrivain, blogueuse, consultante, artiste, future thérapeute. Je réinvente mes activités ayant à coeur de refléter mes passions et d'être en phase avec moi-même. 

Pour recevoir
toute mon actu

Merci pour votre envoi

  • Instagram
bottom of page